L’authenticité, c’est un mot qu’on entend partout, mais pour moi, c’est bien plus qu’une simple idée. C’est le fil rouge de ma vie et de ma musique. Depuis mes débuts, j’ai toujours voulu raconter des histoires vraies, qui résonnent avec les gens. Pas parce que j’ai vécu tout ce que je chante, mais parce que je veux que chaque morceau porte une émotion sincère, capable de toucher n’importe qui.
Avec mon dernier EP, Absinthe, j’ai voulu aller encore plus loin. Cet album, c’est une introspection, un voyage musical où chaque chanson explore une part de moi. Mais c’est aussi une œuvre pensée pour ceux qui m’écoutent. Parce que c’est en vous abandonnant ces chansons que leur vraie vie commence. Elles deviennent alors vos histoires, vos souvenirs.
Dans cet article, je vais vous emmener dans les coulisses de ma création. Je parlerai de mes influences, de mon processus d’écriture, des moments forts passés en studio, et bien sûr, de cette alchimie particulière qui naît sur scène.
1. La chanson populaire : une source d’inspiration universelle
Quand je pense à la musique qui m’a accompagné toute ma vie, ce sont souvent des morceaux populaires. Ces chansons qui passent à la radio, qui tournent en boucle à la maison ou qu’on fredonne sans y penser. Elles parlent d’amour (« ou d’hirondelles », t’as la ref ?), de déception, de regret, de l’envie de se dépasser, de revanche, de solitude, d’amitié et plus encore. Elles racontent des destins ordinaires ou extraordinaires, de ceux dont on rêve ou que l’on redoute.
Elles sont parfois méprisées, surtout en France, où la variété est souvent considérée comme un sous-genre, presque un mot péjoratif. Pourtant, si vous chantez en français, peu importe que vous fassiez du rock, du folk ou quoi que ce soit d’autre, on vous range presque toujours dans la variété. Et franchement, ça ne me dérange pas.
Jean-Jacques Goldman évoquait d’ailleurs ce fonctionnement très français dans une interview à la RTBF en 1985 :
« Je crois que le rock ne veut plus dire grand chose. Si on peut dire qu’Étienne Daho fait du rock’n’roll et que Les Forbans n’en font pas, c’est peut-être possible, mais je crois qu’on aurait du mal à expliquer cela à Elvis Presley ou Eddie Cochran s’ils revenaient. Dire que Billy (NDLR : jeune chanteur français populaire dans les années 80 chantant sur du rockabilly) fait de la variété et que Duran Duran ou Boy George font du rock, ce serait aussi difficile à leur expliquer ».
À mon sens, la variété et la chanson populaire ont cette capacité unique de se glisser dans le cœur des gens. Elles ne se contentent pas de divertir, elles accompagnent des bouts de vie. Une rupture, un premier amour, un trajet en voiture, elles sont là. Et pour moi, c’est ça qui fait leur force.
Beaucoup de chansons très populaires m’ont profondément marqué, parce que c’est aussi la musique que j’aime. Alors oui, j’écoute du jazz, du classique, du blues et tout un tas d’autres genres. Si j’ai été véritablement ému par toutes sortes de musiques, je n’ai pas de morceau de jazz lié à un moment précis de ma vie par exemple. Par contre, ce sont des airs de Cabrel, Téléphone, Souchon, Gainsbourg, De Palmas, Hallyday ou de Goldman qui me reviennent quand je pense à certains passages de ma vie. Parce que leurs paroles semblaient écrites pour moi.
Ces artistes ont influencé ma manière de voir la musique. Ils m’ont appris qu’une chanson peut être simple tout en étant profondément marquante. Aujourd’hui, je n’ai aucun problème à dire que je fais de la musique populaire ou de la variété. Parce que mon but, c’est de créer des morceaux dans lesquels les gens se retrouvent, comme moi je me retrouvais dans ces chansons. Ces auteurs avaient pour point commun de savoir mettre en mots des réalités simples, des évidences.
J’essaie aussi de m’inspirer d’artistes plus récents, comme Ben Mazué, qui a une plume incroyable et qui rend l’absolue banalité de la vie passionnante. Ces auteurs-compositeurs me rappellent que la chanson populaire, c’est avant tout raconter des histoires qui touchent, et pas seulement en surface. C’est accompagner les gens dans leurs vies, un peu comme un ami qui serait toujours là.
2. Composer avec sincérité : Une introspection musicale
Composer une chanson, pour moi, c’est un acte à la fois instinctif et réfléchi. Tout commence par une mélodie qui surgit, souvent accompagnée de quelques mots. Par exemple, pour l’une des chansons de mon dernier EP Absinthe, les premières paroles qui me sont venues étaient : « J’ai ça en moi. » Je n’avais aucune idée de ce que cela allait raconter, mais c’était là, et il fallait que je construise autour. J’ai du faire avec ces mots qui se sont imposés à moi.
Quand j’écris, je pars souvent de mes propres émotions ou expériences. Par exemple, Cœur de Faïence est une chanson très personnelle. Elle parle des regrets, des choix qu’on n’a pas faits, et des « si » qui tournent dans nos têtes quand on prend le temps de regarder en arrière. Ce morceau, c’est un peu un miroir de la saison que je traverse aujourd’hui. Mais même quand une chanson est profondément ancrée dans mon vécu, j’essaie de laisser de l’espace pour que chacun puisse s’y projeter.
Je suis parfois surpris quand les gens viennent me voir et me disent : « Cette chanson m’a parlé. » Et quand ils me racontent leur histoire, ça n’a souvent rien à voir avec ce que j’avais en tête en l’écrivant. Et c’est précisément ce qui est magique avec la musique. Une fois qu’une chanson est terminée, elle ne m’appartient plus. Les gens se l’approprient et la font vivre différemment.
Prenez une chanson comme Que dirais-tu ? de mon premier EP Dualités. Pour moi, elle parle de la relation que j’avais avec mon père, que j’ai perdu très jeune. Mais pour d’autres, c’est devenu un hymne à la mémoire d’un être cher, ou même une chanson d’amour. Paradoxalement, plus on met d’authenticité dans ce qu’on écrit, plus les gens peuvent se l’approprier et y mettre leur propre vérité. Plus on est authentique dans l’écriture, plus on aura moyen de toucher des gens, même si parfois l’émotion que ça va susciter en eux est radicalement différente de celle à laquelle on pensait. Mais parce qu’on a livré des bouts de nous-même, on va utiliser, je pense, les bons mots et les bonnes émotions pour trouver le chemin jusqu’à leur propre histoire.
Ce qui m’importe, c’est d’être sincère, même quand je n’ai pas vécu ce que je raconte. Par exemple, j’ai voulu écrire une chanson sur une rupture amoureuse, mais je n’ai pas traversé ce genre de séparation. Pour y arriver, j’ai puisé dans des sentiments que je connais : la trahison dans une amitié qui s’effrite ou cette douleur de perdre quelqu’un de proche. Ces émotions, bien que différentes, m’ont permis d’écrire quelque chose qui reste vrai. Ce qui compte, c’est que la chanson sonne juste.
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3. Enregistrer Absinthe : Une aventure humaine et musicale
L’enregistrement de Absinthe a été une belle étape dans mon petit parcours musical. Ce projet aurait pu suivre la même trajectoire que mon premier EP Dualités, que j’avais enregistré avec une équipe de musiciens talentueux que je connaissais bien. Mais une rencontre a tout changé.
Tout a commencé par une discussion avec Esthen Dehut, un professionnel que je ne connaissais pas encore mais qui avait écouté ma musique. Il m’a dit quelque chose qui m’a marqué : « C’est bien ce que tu fais, mais tu devrais travailler avec d’autres personnes, explorer d’autres horizons. Ça t’ouvrira de nouvelles perspectives. » Cette phrase a résonné en moi. Je n’ai pas dormi cette nuit-là, à réfléchir à ce qu’il voulait dire.
Changer mes plans n’était pas simple. Les dates de studio étaient déjà réservées, et je m’étais engagé auprès de mon équipe initiale. Et surtout, j’aime les gens avec lesquels je travaille habituellement. Mais en en parlant avec Jérémie, le guitariste du premier EP, il m’a soutenu : « C’est ton projet. Tu dois suivre ce qui te semble juste, même si ça veut dire aller ailleurs. » Ce soutien m’a permis de prendre la décision de tout réorganiser.
C’est ainsi que je me suis retrouvé à Astaffort, dans le studio personnel de Francis Cabrel. Esthen, qui s’est avéré être le gendre de Cabrel, m’a proposé d’enregistrer là-bas. Imaginez : travailler dans un lieu chargé d’histoire, entouré des guitares et de l’atmosphère de l’un des plus grands noms de la chanson française. C’était intimidant, mais incroyablement inspirant.
« Ce n’était pas seulement l’endroit, mais aussi les gens qui ont fait de cette expérience quelque chose de spécial. »
J’ai eu la chance de collaborer avec des musiciens d’exception, comme Sébastien Chouard, un guitariste qui a travaillé avec des légendes comme Mylène Farmer, Gérald De Palmas, Johnny Hallyday, Pascal Obispo, … Je me souviens d’un moment précis : il était en train d’enregistrer une partie de guitare pour la chanson Coeur de faïence. À un moment, il s’est arrêté, m’a regardé et a dit : « C’est une excellente chanson, Stéphane. » Ce compliment, venant de quelqu’un de son calibre, m’a profondément touché. Ces instants-là, ils restent gravés.
Travailler avec une nouvelle équipe m’a aussi permis de découvrir une autre facette de ma musique. Absinthe est plus posé que Dualités, avec des sonorités plus folk. Cette évolution, je la dois à ces collaborations. Elles m’ont poussé à sortir de ma zone de confort, et je crois que cela se ressent dans les chansons.
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4. La scène : Quand la magie opère
Autant j’aime le processus de composition et l’intimité du studio, autant il n’y a rien qui remplace l’énergie de la scène. C’est là que tout prend vie. Une chanson qu’on a imaginée dans le silence d’une pièce se transforme en un moment partagé avec des dizaines, parfois des centaines de personnes. Et cette magie, elle est irremplaçable.
Sur scène, tout est brut. Il n’y a pas de filets, pas de retouches. Les émotions, qu’elles soient fortes ou discrètes, se ressentent immédiatement. Et c’est ce qui rend chaque performance unique. Parfois, c’est un combat pour capter l’attention du public, pour créer cette connexion. Mais quand ça marche, c’est indescriptible.
« En live, on sent tout. L’émotion des gens ou leur absence d’émotion. C’est un défi, mais c’est aussi ce qui rend chaque moment spécial. »
J’aime varier les formats pour m’adapter aux lieux où je joue. En acoustique, seul avec ma guitare, je peux créer une atmosphère plus intime. En trio, avec une basse et une guitare électrique, on ajoute de la profondeur et du dynamisme. Et puis il y a les configurations complètes, où tout explose : les percussions, les claviers, la batterie, chaque élément amplifie l’émotion.
Ce que j’adore aussi, c’est mêler mes propres compositions à des reprises. C’est une façon de faire entrer les gens dans mon univers. Une reprise, c’est comme un terrain connu. Quand quelqu’un entend un air de Cabrel ou de Goldman qu’il connaît par cœur, il se connecte tout de suite. Et une fois cette connexion créée, je peux partager mes propres chansons. C’est un équilibre que je trouve essentiel, surtout pour un artiste indépendant.
Et puis il y a cette énergie du public. Ce sont leurs réactions qui nourrissent ma performance. Un sourire, une larme, un regard concentré… Tout ça m’aide à donner le meilleur de moi-même. Et en retour, j’espère leur laisser des souvenirs, des émotions qui dureront bien au-delà du concert.
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Continuons l’aventure ensemble
Si je devais résumer ce qui me motive à écrire, composer, et monter sur scène, ce serait ce besoin de connexion. Créer une chanson, c’est comme tendre une main à quelqu’un. Parfois, c’est une main tendue à moi-même, pour m’aider à traverser des périodes de doute ou de questionnement. Mais le vrai moment où la magie opère, c’est quand cette main est prise par quelqu’un d’autre. Un auditeur, un spectateur, un fan. C’est à ce moment-là que la musique trouve tout son sens.
Avec Absinthe, j’ai voulu capturer cette quête d’authenticité. Que ce soit dans la sincérité des textes, les collaborations inattendues qui m’ont poussé à évoluer, ou cette recherche d’une émotion brute dans mes enregistrements. Cet EP, c’est une invitation à entrer dans mon univers, mais aussi une toile blanche où chacun peut projeter ses propres émotions, ses propres souvenirs.
Mais rien n’égale le live. C’est là que je vous retrouve, que je vois vos visages et ressens vos réactions. Et c’est pour ça que je veux continuer à vous rencontrer, à partager ces moments où tout s’aligne : la musique, les émotions, et ce lien unique entre un artiste et son public.
Alors, si vous ne l’avez pas encore fait, écoutez Absinthe. Prenez un moment pour plonger dans ces chansons, pour y trouver ce qui résonne avec vous. Suivez-moi sur les réseaux pour rester connectés à mon actualité, et surtout, venez me voir sur scène. Car c’est là que tout devient réel.
Merci de faire partie de ce voyage avec moi. À bientôt, ici ou ailleurs, dans une salle de concert ou dans une chanson.
Auteur-compositeur-interprète, Stephan Paul se distingue par ses sonorités bluesy, folk / rock et ses paroles touchantes. Son premier EP "Dualités" et le single "Je ne suis qu'un homme" sont disponibles sur toutes les plateformes. Son prochain EP "Absinthe" sera disponible dès septembre.
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